Mon week-end James Bond en Suisse
Article rédigé par Laura Gondin
Le week-end dernier, je suis partie en Suisse pour sauter (à l’élastique). C’est parti pour une aventure à tomber par terre. Littéralement. Presque.
On s’était mis d’accord sur la date avec Flu. Flu, c’est un petit suisse (haha) qui me fait craquer et que j’ai rencontré dans l’été au Mozambique. Pas banal.
La route est magnifique. Des lacs et des montagnes à perte de vue, j’en prends plein les mirettes. Après 3 heures au départ de Zurich nous montons enfin vers le barrage de la vallée du Verzasca. Le stress monte quand soudain, au détour d’un virage en épingle, je le vois. Il est là et mon cœur fait un saut périlleux à l’intérieur. Le barrage. Punaise.
Mise en contexte. Nous sommes donc au barrage de la vallée du Verzasca, du haut duquel il est possible de faire du saut à l’élastique pour la modique somme de 200€. Oui mais attention, pas n’importe quel saut. Juste le plus haut du monde, 220m, et au passage celui que James Bond s’est fait l’air de rien il y a quelques années dans Goldeneye. D’où le titre de mon article. D’où le prix. Et d’où l’entreprise modestement dénommée 007 Bungy Jump.
Flu l’a déjà fait une fois, tranquille. Il a l’air serein. On s’avance vers le milieu du barrage où la structure de saut se trouve, et où tout en attroupement s’agglutine pour voir les malheureux se jeter dans le vide les uns après les autres, un peu à la chaîne d’ailleurs.
Je te raconte pas l’horreur. Les cris des sauteurs. Mes jambes en coton, l’estomac retourné, le cœur et la gorge serrés. Alors que j’ai pas le vertige (encore heureux tu me diras). Pendant une demi-heure, je pèse le pour et le contre. J’enfonce mon nez dans les pecs chauds et rassurants de mon petit Suisse. Je lui dis que finalement, je ne suis pas si sûre d’avoir envie de le faire.
- Tu ne t’es quand même pas tapée toute cette route pour rien ! Tu risques de le regretter si tu ne le fais pas, qu’il me rétorque.
Il a raison.
Il me confie que lui aussi il a les chocottes, en fait.
Allez, ni une ni deux, je prends une grande inspiration et je dis :
- On n’est pas des mauviettes, non mais ! On y va.
On nous harnache et c’est parti.
Je monte les escaliers de la plateforme de saut. Je respire fort. Je refuse de regarder en bas, je fixe un point imaginaire au loin, droit devant. Inspire. Expire. L’instructeur me dit qu’il va m’amener au bord, comme pour un plongeon à la piscine, qu’il ne me lâchera pas jusqu’au bout, qu’il ne faut pas que j’aie peur, qu’il vaut mieux pas que je regarde en bas (ça tombe bien c’était pas mon intention), qu’il comptera 3, 2, 1 et que je devrais alors sauter en poussant avec mes pieds ; que si je ne saute pas tout de suite, à 1, ça sera fichu et je vais rester coincée là-haut.
3, 2, 1…
J’ai poussé.
Et quasi immédiatement, j’ai hurlé.
Ça a été tellement soudain. J’avais oublié que j’allais me mettre à crier, ça m’a presque surprise. Il y a un petit moment de flottement, à l’horizontal. Ça ne dure même pas un dixième de seconde en réalité, mais sur le moment j’ai eu l’impression de rester en l’air plus longtemps que ça. Genre, 1 seconde au moins. Et puis la chute. Pouah. Ça va hyper vite, et en même temps c’est hyper long. En fait c’est assez difficile à décrire.
Et là, une fois en bas… J’éclate de rire. Un bon rire franc, nerveux, gras et puissant. Je suis là pendue par les pieds, riant à gorge déployée.
Il m’aura fallu quand même une bonne demi-heure après la remontée avant de tenir de nouveau debout correctement.
Le reste du weekend s’est déroulé à merveille. Coucher de soleil sur le lac de Locarno ; remontée de la rivière turquoise de Verzasca jusqu’au bout de la petite route qui s’enfonce dans les montagnes ; camping sauvage sur le bord de la rivière, avec un orage de chaleur éclairant le ciel de ses éclairs ; dégustation de fromages suisses et de bières belges… Pour la version longue et le roman-photo qui va avec, viens voir les aventures de Laura Gondin !