Le Mexique, comme un petit goût d’antan
Marie L., auteure du blog L’hispano phone. Traductrice passionnée d’espagnol et des pays hispaniques, j’aime partager des curiosités linguistiques et des anecdotes culturelles autour de mes voyages au Mexique, en Espagne, etc.
Le Mexique
Le Mexique est plein de contradictions. Ce qui frappe c’est le contraste entre modernité et tradition, le mélange entre culture latino-américaine et nord-américaine. Un côté matérialiste avec une classe aisée, flambeuse et ostentatoire, affichant un mode de vie à l’image du voisin gringo : pick-up rutilants et centres commerciaux à gogo… Et puis, un côté traditionnel où se mêlent les héritages colonial et indigène, pleins de couleurs et de saveurs. Malgré la pauvreté et les injustices, le « Mexique d’en bas » brille par ses sourires, sa générosité, sa débrouillardise, son humour et sa joie de vivre.
C’est ce côté-là que j’aime. Malgré l’appel du progrès, il y a toujours une douceur de vivre au Mexique qui sent bon la France d’antan, le tout en plus pimenté. Les rues, les places, les marchés débordent de couleurs et de vie, y compris dans les villages. Les marchés de producteurs ne connaissent pas encore les labels bio mais le choix et la qualité sont là. On se retrouve pour discuter, déambuler entre les stands d’artisanat ou de cuisine de rue. On voit toujours les anciens se retrouver sur les bancs des parcs ou des places publiques pour tailler une bavette. Les familles sont plus soudées, la solitude loin d’être omniprésente. Le sens de l’accueil aussi : mi casa es tu casa n’est pas un vain dicton. Le temps défile à son rythme et le mot « stress » ne fait pas partie du vocabulaire. D’ailleurs, si vous arrivez trop tôt à une fête, on vous demandera si vous êtes venu aider à balayer (¿Llegaste a barrer?) !
Fêtes et culture
Toutes les occasions sont bonnes pour se retrouver et faire la fête : les 15 ans des filles, un diplôme, un anniversaire ou un mariage. Même le jour des morts est joyeux : plutôt que d’en faire un jour triste, on préfère imaginer que les défunts s’absentent de l’au-delà ce jour-là pour partager avec nous leurs souvenirs et musiques préférés. Beaucoup de cimetières prennent vie et les autels dans les maisons sont décorés de fleurs, garnis des fruits et des plats favoris des disparus. Le court-métrage animé Día de los muertos illustre très bien cet état d’esprit.
Les jeunes, tout en étant aussi « in » qu’ailleurs dans le monde (smartphones, vêtements et musique à la mode) restent attachés au folklore régional. Tout comme nos grands-parents dansaient la bourrée ou le musette, ils dansent la cumbia et la banda. Ce qui est devenu ringard chez nous continue à se transmettre là-bas. Enfants, jeunes et vieux, tous participent aux festivités qui ponctuent l’année.
Vous l’aurez compris, à part dans le village fantôme de Real de Catorce, au Mexique, vous aurez peu de chances de vous sentir seul. Profitez de l’ambiance, goûtez à tout et dansez sans complexe !
Marie L. wwww.facebook.com/mltrad