Voyage solidaire en Inde : faire du bénévolat à Calcutta
Les vacances solidaires, qu’est-ce que c’est ?
Les vacances solidaires sont une autre manière de séjourner à l’étranger, une façon différente de voyager en allant à la rencontre des populations locales et de leur quotidien. De plus en plus de voyageurs souhaitent un tourisme plus responsable et solidaire, voyager utilement, en participant à l’aide et au développement.
Qui n’a pas rêvé, en regardant le film La Cité de la joie, de partir dans les bidonvilles de Calcutta pour venir en aide aux miséreux ? Loin d’être une action égoïste pour se donner bonne conscience, le bénévolat pendant ses vacances est pratiqué chaque année par des milliers de voyageurs occidentaux à travers les pays en voie de développement, principalement en Afrique et en Inde. Des motivations aussi respectables que personnelles, un séjour en Inde pour faire du volontariat sera un véritable bouleversement positif dans la vie de chacun.
Où aider ?
Si vous rêvez de découvrir l’Inde en allant au contact de l’autre, la congrégation des Missionnaires de la Charité, créée il y a 60 ans par Mère Térésa, accueille chaque mois dans leurs dispensaires, une centaine de bénévoles de toute nationalité et de toute religion. Ceux-ci aident les Sœurs pour un temps donné : quelques jours à quelques mois. Pour s’inscrire, il faut d’abord se rendre à la Maison Mère ou Mother’s Housequi se situe au 54 AJC Bose Road au sud de Calcutta, devenue aujourd’hui Kolkata. On ne vous demandera pas d’avoir de l’expérience, ni d’être diplômé dans la santé, ni même d’être catholique.Il faut juste être soi-même, avoir du temps et de l’empathie à donner.
Plusieurs dispensaires sont ouverts au bénévolat : les orphelinats pour enfants plus ou moins handicapés, les centres d’hébergements et de soins pour adultes, l’école des rues, le dispensaire de la gare, le mouroir de Khalighat…
Où séjourner ?
La majorité des bénévoles se logent sur Sudder Street car les hôtels sont relativement abordables, ce qui est important quand on reste plusieurs semaines voir plus. Aussi, de petits restaurants se trouvent dans le quartier comme le Blue SkyCafe, devenu la cantine des routards. On peut y déguster de la cuisine indienne mais aussi une cuisine européenne très correcte, pour ceux qui souffriraient du régime alimentaire indien au long cours.Si on recherche confort et tranquillité, un vrai luxe à Calcutta, l’église baptiste accueille nombreux bénévoles dans sa BMS guest-house, vieille bâtisse coloniale à deux pas de la Maison-Mère.
La journée type d’un bénévole :
A 6h, les bénévoles catholiques se rendent à la chapelle de la Maison Mère pour un temps de prière avec les sœurs. Tous les bénévoles se réunissent à 7h dans la salle qui leur est dédiée où un petit déjeuner est offert. La Sœur référente se joint à eux vers 7h30 pour la prière commune et le chant des volontaires. Ensuite chacun rejoint son centre par ses propres moyens pour débuter à 8h.Les tâches sont variées : lessive et ménage des locaux, aide aux repas, vaisselle, massages et patterning chez les enfants handicapés, chansons, rasage des hommes, manucures pour les dames, … Vous trouverez toujours à vous rendre utile et il y a de quoi faire. La journée se termine vers 12h30 mais une pause avec collation est offerte en milieu de matinée. Certains centres accueillent les volontaires l’après-midi mais les matinées sont tellement intenses qu’il est conseillé de se reposer afin de tenir le coup dans la durée… Les jeudis sont journées de repos hebdomadaire dans tous les centres. C’est d’ailleurs l’occasion d’aller visiter la léproserie de Titagarh (1er et 3e jeudi du mois ; réservé aux bénévoles inscrits)
A savoir :
Les soins procurés restent rudimentaires d’un point de vue médical. L’accent est surtout mis sur l’accompagnement psychologique. Ne soyez pas choquéà la vue de mourants avec peu de soins de confort. Les Sœurs ont pour mission d’accueillir les malades et les mourants jusqu’au bout. Elles s’en remettent à la volonté de Dieu pour le reste, ce qui peut être difficile à comprendre pour les occidentaux non-croyants car le soulagement de la douleur est une priorité chez nous. Elles offrent pourtant aux miséreux une main tendue avec un lit, un toit et des repas chauds. Sans elles, ils finiraient leur triste vie sur un trottoir.
Quelques conseils d’ami pour finir :
Devenir volontaire est une mission que l’on se donne. On n’est pas venu vous chercher, on ne vous à rien demander, alors prenez cet engagement au sérieux et investissez-vous du mieux possible, comme vous le feriez pour un travail rémunéré.
Faites-vous aider par les autres bénévoles ayant plus d’ancienneté. Les massis (assistantes des Sœurs) peuvent aussi vous montrer ce qu’il faut faire mais elles ne parlent généralement pas l’anglais.
Soyez prêts à voir des choses qui pourraient vous déranger. Le plus dur en Inde est l’acceptation de la fatalité.Cela prend du temps à le comprendre… La misère, la saleté, la maladie et le handicap font partie du quotidien à Calcutta, et pas seulement dans les dispensaires.
Sachez rester humble, ne partez pas pour vous racheter une conscience ou flatter votre égo et surtout n’ayez pas la naïveté de croire que vous allez changer les choses ou faire mieux que les Sœurs.
Bref, un voyage humanitaire à Calcutta sera une expérience inoubliable mais pour que ce séjour ne soit pas une souffrance, il vous faudra une bonne préparation, une grande ouverture d’esprit et une bonne dose de foi dans l’être humain et d’amour pour l’autre.
Je veux aider.