La mer d’ISAN
Et dire que l’on devrait faire pas loin de 600 kilomètres pour nous rendre au bord de la mer, alors que la mer d’ISAN est à portée de roues, de pieds de Ban Pangkhan ! Vous allez peut-être penser : « Encore un délire du Farang-Isan ? En cette saison, sèche avec de grosses chaleurs, le soleil tape dur, il a sûrement péter un câble ! ». Euh… on peut dire oui et non à la fois! La mer d’ISAN existe bien. Le « Bung Kluea », que l’on traduit littéralement, le lac salé , à une dizaine de kilomètres au nord de Sélaphum et à environ 40km de la ville de Roi Et!
Comment se rendre à ISAN
En prenant la route nationale 23 en partant de Roi-Et direction Yasothon / Ubon Ratchathani, en parcourant 30km, vous arriverez à Sélaphum, et passerez le seul feu tricolore de cette ville puis vous laisserez la station essence PTT (Pototor) sur votre gauche, passer environ 500m et à la sortie de la ville après un petit pont vous laisserez sur votre droite la route 2027 (celle qui se perd jusqu’a Ban Pangkhan) et tournerez sur votre gauche 10 mètres plus loin. Des panneaux bleus de la TAT (Tourist Authority of Thailand) vous indiqueront la direction à suivre. Pendant les 8 prochains kilomètres, vous traverserez une route tortueuse au milieu de l’étendue infinie des rizières de nombreux petits villages « pur ISAN ». Fiez-vous aux panneaux, restez sur la route goudronnée tout en évitant les routes cimentées, vous passerez par de nombreux virages improbables contournant temples et maisons typiques et vous arriverez enfin « au bord de la mer d’ISAN » !
Rien que cette approche est un dépaysement ! Que vous soyez en voiture à vélo ou à moto, n’hésitez pas à faire un petit halte dans une des boutiques fourre-tout d’un des villages que vous traverserez et profitez des sourires radieux offerts par les villageois. Pourquoi ne pas en profiter pour faire connaissance avec ces derniers, vous apprécierez sans aucun doute l’accueil jovial démonstratif et bruyant de ses habitants. Pour ceux qui sont pressés, l’achat d’une boisson rafraichissante ou de petit casse-croute vous permettra de faire une pause à l’ombre des tôles ondulées de ces boutiques d’un autre temps !
A faire et à découvrir une fois sur place
Arrivés sur le « Bung Kluea », sur votre gauche vous aurez une enfilade de restaurants vous proposant de vous asseoir dans des huttes de bambous flottant sur les bords du lac. Profitez -en pour gouter à la richesse de la gastronomie ISAN, divers poissons et aussi des crevettes qu’ils prépareront à votre convenance. Vous avez aussi la possibilité de vous désaltérez ou de trinquer entre amis, mais rappelez-vous que vous êtes au-dessus de l’eau même si ce n’est pas profond d’ailleurs et puis pour couronner le tout si l’envie vous prend, il y a également un karaoké pour venir perturber la tranquillité des lieux.
Vous serez aux petits soins des serveurs… Vos voisins de « case » vous inviteront sûrement à tailler le bout de gras voire à trinquer avec eux. Des étudiants et étudiantes séchant les cours, des couples illégitimes fuyant les regards de la ville, des familles en goguette ou des bandes de potes venant profiter de la fraîcheur de l’eau !
L’eau est certes boueuse, mais grâce à des bateaux ou de grosses bouées vous pouvez aller un peu plus loin pour profitez de l’eau « fraîche ». Tôt le matin ou en soirée c’est le meilleur moment pour faire le tour du lac sur l’autre rive pour apprécier la beauté naturelle des lieux. Un paysage hors du temps avec des oiseaux de passage comme des cigognes ou autres migrateurs. On observera également les pêcheurs avec leurs filets éperviers en équilibre sur leur barque-canoë finiront le tableau de la mer d’ISAN ! Les rives du « Bung Kluea » sont une vraie explosion de nature sauvage…
Durant la mousson (la saison des pluies), le lac prendra une autre dimension et la nature changera du tout au tout, tout en devenant encore plus exubérante… C’est à cette période que la mer d’ISAN envahira toute la place jusqu’à la nationale 23 rejoignant un autre petit lac situé à quelques kilomètres au sud-est de celle-ci !
J’espère que cette balade virtuelle vous aura donné l’envie de venir au bord de la mer d’ISAN…
Il n’y a donc qu’une marée par an dans notre « Thalée ISAN » mais quelques soient le flux et le reflux de cette mer improbable, elle vous enchantera avec des images indélébiles dans un coin de votre mémoire, en tout cas, de mon coté, elles ressurgissent à chaque instant lorsque je suis loin d’elle !
Paille Kheundheu…
(À bientôt en Langage lao, langue de la région nord-est de la Thaïlande)
Par Jeff de Pangkhan
Retrouvez son blog, Jeff de Pangkhan, l’homme des rizières et ses dernières publications.